Je tiens à remercier le service presse d’Agullo et plus particulièrement l’ensemble de cette maison d’édition pour l’envoi de ce roman et surtout pour leurs publications toujours de très grande qualité. Jusqu’à présent, je n’ai jamais été déçue ! Et c’est avec un certain plaisir que j’ai retrouvé le commissaire Soneri.

Couverture du livre « Or, encens et poussière » de Valerio Varesi aux éditions Agullo

Lire un roman de Valerio Varesi, c’est partir à Parme et retrouver ma chère et douce Italie (j’ai beau avoir des origines espagnoles, mon coeur tend toujours vers l’Italie et mon estomac aussi!) mais cette fois, je suis tombée dans la brume qui a envahi Parme et qui dit brume dit ambiance sombre et enquête policière. Alors que le brouillard tombe sur les environs de Parme et qu’un accident se produit sur l’autoroute, on fait appel au commissaire Soneri qui connait les environs comme sa poche et pourrait y aller les yeux fermés ou presque. Alors qu’il venait pour aider la gestion de ce carambolage, ils découvrent un corps calciné sans lien avec l’accident routier…quelques heures plus tard, un vieux Roumain est retrouvé mort dans un car… deux morts, des circonstances différentes, un meurtre et une mort naturelle et pourtant l’instinct de Soneri voit un lien entre ces deux affaires. Dans le brouillard, rien n’est simple surtout quand le brouillard des sentiments s’ajoute à cette enquête mais Soneri sait trouver la lueur pour sortir de la brume.

J’ai été ravie de retrouver ce commissaire qui avec son passé, ses angoisses, ses craintes et son expérience est un personnage de roman attachant et c’est lui qui donne le rythme au roman. Loin de courir dans tous les sens, il prend son temps, suit son instinct, marche à rebours de ses collègues férus de technologies ou remplis d’a priori. Il laisse les événements se décanter, le brouillard retomber pour dévoiler les liens entre les faits. Tout le succès des romans de Valerio Varesi vient pour moi en partie du commissaire mais aussi de l’attachement de l’auteur à la ville de Parme. Et cette fois, je découvre sous un autre angle cette ville, une ville où les inquiétudes du monde moderne sont également présentes, une ville où les êtres différents n’ont pas plus leur place ici qu’ailleurs. Ce sont les tsiganes, les roms, les déchus, ceux qui ne rentrent pas dans le moule social qu’on attend d’eux et Soneri est un peu de ceux là. Sans préjugés, il va à leur rencontre, il les côtoie et les comprend. Derrière le roman policier, il y a aussi un roman social, le roman de l’Italie d’aujourd’hui, une Italie où le racisme est bien présent, où les apparences sont malheureusement omniprésentes et tellement trompeuses.

En résumé : un personnage humain, une Italie profondément trouble, un bon roman noir comme je les aime